Les normes parasismiques

En mai 2011, une nouvelle réglementation sur les constructions parasismiques entrera en vigueur. Le récent tremblement de terre ayant provoqué des dégâts considérables au Japon, remet en question la fiabilité des constructions sur notre territoire, la France n’a pourtant pas attendu cette terrible catastrophe pour ce mettre en accord avec les règles européennes et particulièrement avec l’Eurocode 8, règlementant la conception et le dimensionnement des structures pour leur résistance aux séismes.

Une nouvelle carte de France du zonage sismique avait été publiée le 24/10/2010 et de nouvelles règles de construction parasismique applicables aux bâtiments entreront donc en vigueur au 1er mai 2011. Les divers intervenants de la construction devront désormais respecter un certain nombre de principes de construction et de performances. L’Eurocode 8 sera désormais la référence en matière de réglementation parasismique, pour la construction de bâtiments neufs. Toutefois, dans le cas de certaines structures simples, la règlementation pourra avoir recourt à des règles forfaitaires.

Les 3 facteurs essentiels de la construction parasismique 

  • L’implantation
  • La conception
  • L’exécution
L’implantation

Selon la Direction de l’aménagement, du logement et de la nature (DGALN) qui a publié une plaquette d’information sur la nouvelle réglementation applicable aux bâtiments à risque normal, une étude géotechnique doit être prévue. En connaissant au préalable toutes les caractéristiques du terrain et la nature du sol, d’éventuels affaissements ou glissements de terrain pourront être évité.

La conception

Il est conseillé de respecter des formes simples afin de privilégier la compacité des bâtiments et limiter les décrochements en plan et en élévation, et enfin fractionner les bâtiments en blocs homogènes par des joints parasismiques continus. Les effets de torsion devront également être le plus possible évités, une distribution équilibrée des masses et des raideurs (murs, poteaux, voiles…) s’impose.

La reprise des efforts sismiques devront également être pris en compte, dans la conception, en contrôlant le contreventement horizontal et vertical de la structure. Le contreventement étant le système statique destiné à assurer la stabilité intégrale d’un ouvrage vis-à-vis des effets horizontaux. Le contreventement stabilise également, localement certaines parties de l’ouvrage, comme les poutres ou les colonnes, qui peuvent être soumises à des phénomènes d’instabilité comme le flambage le déversement, suite à un séisme. La conception devra également contrôler la superposition de ces éléments de contreventement et créer des diaphragmes rigides à tous les niveaux.

L’exécution

Application strictes des règles de la construction et tout particulièrement la mise en œuvre qui doit être soignée au niveau des éléments de connexion. La qualité de la main d’œuvre et le suivi du chantier devront également être rigoureux. Concernant les matériaux utilisés, ils devront bien évidemment être aux normes et de qualité.

La Direction de la construction au Ministère de l’Ecologie, travaille actuellement à la rédaction d’un guide concernant les éléments dits non structuraux comme les cheminées, faux plafonds, éléments de façade, bardage ou encore les cloisons intérieures et dont le contenu donnera toutes les dispositions constructives dans la construction de bâtiments neufs comme dans la rénovation.

Coût d’une construction parasismique

Le coût d’une construction parasismique est de l’ordre de 1 à 2 % du gros oeuvre global. En comparaison au coût des réparations, suite à un séïsme, ainsi que la perte de biens matériaux… qui coûtent bien davantage…pire perte de vies humaines, il est vraiment préférable d’estimer le coût d’une construction parasismique, surtout si vous résidez sur une zone géographique où il y a de forts risques de séïsmes. Si vous prenez en compte le risque dès la conception de la construction et durant les étapes de réalisation, cela vous permettra de limiter ce surcoût. Votre maître d’oeuvre, constructeur ou même mieux votre architecte sont à même de vous renseigner au mieux sur le coût de votre projet de construction anti-sismique.

Les aides pour votre construction anti-sismique

La loi du 30/07/2003 et décret d’application du 12/01/2005 prévoit des subventions pour ces travaux particuliers qui doivent précisément être imposés par le règlement d’un PPRN (Plans de Prévention des Risques Naturels) et attribué par le Fonds de Prévention des Risques Naturels Majeur ou encore appelé « Fonds Barnier ». Pour les particuliers, le taux est fixé au maximum à 40% des travaux à réaliser, contre 20% pour les sociétés de moins de 20 salariés.

L’ANAH peut également, sous certaines conditions, vous octroyer des subventions de façon à améliorer le confort et la sécurité de votre habitation.

Où et à qui s’adresser pour des conseils

Le conseil des architectes des CAUE (Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de L’Environnement) est gratuit. Ses professionnels sont là pour vous conseiller au mieux et peuvent bien évidemment vous réaliser les plans et la conception de votre construction anti-sismique.

Document prouvant les normes de votre construction anti-sismique

Une fois votre projet réaliser, vous pouvez tout à fait, faire la demande auprès de votre architecte d’une attestation prouvant que votre construction a bien été réalisée dans les normes. Si vous avez fait appel à un constructeur classique, il est à même de vous fournir également cette attestation. Une mission de contrôle (mission normalisé PS) peut aussi être demandée à un contrôleur technique.

La rénovation

Aucune réglementation n’existe encore pour la construction ancienne et aucun travaux ne sont imposés pour le moment. Actuellement, seul l’Eurocode 8-3 consent aux maîtres d’ouvrage d’améliorer volontairement leur bâtiment. Si des travaux importants sont envisagés, un dimensionnement est nécessaire avec une minoration de l’action sismique à 60% de celle du neuf.

L’interdiction de toute démarche systématique en matière de diagnostic, qui permettrait d’estimer la résistance du bâtiment à un séisme donné, puis de définir les stratégies de renforcement envisageables, avec leurs avantages et leurs inconvénients et de chiffrer leur coût, dépend de la diversité des systèmes constructifs du parc existant.

L’Agence Qualité Construction (AQC) organise les Journées de sensibilisation au risque sismique dans la construction, en partenariat avec le ministère du Développement Durable et l’Association française de génie parasismique (AFPS).

L’objectif est de mettre en place un cycle de réunions d’information sur le risque sismique, destiné aux intervenants de la construction et de la rénovation. Dans 17 villes françaises seront organisés des demi-journées d’information gratuites, qui accueilleront architectes, artisans, entrepreneurs et autres maîtres d’œuvre pour les informer et partager les pratiques correctes en matière de risques sismiques, en attendant la nouvelle réglementation.

Carte des zones sismiques en France (2011)

zone sismique France

(source Batiactu.com)